Après une ultime étape frustrante des HSBC World Rugby Sevens Series à Los Angeles, joueurs et staff de France 7 Masculin ont vite basculé sur la Coupe du monde en Afrique du sud. Pour Jérôme Daret et Stephen Parez-Edo Martin, c’est une nouvelle occasion de réaliser le résultat significatif tant attendu par le groupe tricolore. (Crédit photo : José Edo / All Sevens).

Los Angeles, une amère 9ème place

Pour ce dernier round du Circuit mondial, les Bleus étaient attendus. D’un côté, les observateurs qui souhaitaient se faire une idée du niveau de cette équipe dont on se méfie toujours. De l’autre, le staff et les joueurs français qui avaient besoin d’engranger davantage de confiance avant la grande échéance du Mondial. France 7 pouvait compter sur le retour de plusieurs joueurs cadres tel que Tavite Veredamu, Jean-Pascal Barraque ou encore Stephen Parez. Malheureusement, deux défaites en poule face à l’Irlande (14-12) et les Fidji (29-19) les empêchaient de rejoindre la Cup. France 7 arrachait finalement le Challenge Trophy le lendemain grâce à son succès face à l’Écosse (33-0).

Stephen Parez, joueur de France 7 : « J’étais très content de retrouver le groupe. Mine de rien, il m’avait manqué. Mais surtout, j’avais cette envie de me dépasser. Au final, on est très frustré parce qu’on chute toujours sur cette phase de poule où ça se joue à rien, sur des détails, que ce soit l’Irlande ou les Fidji. Il faut s’armer de patience. Je pense qu’avec le travail qu’on fourni, c’est sûr que ça va basculer de notre côté et nous sourire. On va pouvoir enchaîner des quarts de finale bien plus intéressants que ceux de Los Angeles. »

Jérôme Daret, entraîneur de France 7 : « Mitigé et très frustrant car on rate la qualification alors qu’elle nous tendait les bras. On a les deux matchs en mains contre Irlandais et Fidjiens mais on n’est pas encore en capacité d’être assez froid, glacial et dans les bonnes prises de décision sous haute pression, notamment sur la fin de match. Tous les ingrédients sont là pour performer. On est dans la réussite contre l’Irlande et en capacité de gagner mais on rate un plaquage et un coup d’envoi déterminant, puis récidive contre les Fidji. Derrière, on arrive à bien maîtriser nos adversaires car on enchaine quatre victoires sur des équipes qui ont quand même une certaine maîtrise. On connaît exactement nos axes d’amélioration, on sait que l’on a le potentiel pour faire de grandes performances. C’est frustrant d’avoir fait ce résultat à Los Angeles même si on savait qu’on avait besoin de remettre certains joueurs en route et qu’on manquait encore d’expérience collective pour aller chercher autre chose. Mais bon, on est en route, il y a une réelle montée en puissance sur le tournoi et j’espère que ce sera bénéfique pour la Coupe du monde. »

La Coupe du monde en déclencheur ?

Seuls deux changements ont été effectués dans le groupe par rapport à Los Angeles. Blessés, Jordan Sepho et Varian Pasquet ont cédé leurs places à Esteban Capilla et Joachim Trouabal qui disputeront leur première Coupe du Monde, au même titre que Nelson Epée, Aaron Grandidier Nkanang, Nisié Huyard ou encore Pierre Mignot.

Jérôme Daret : « On essaie toujours de structurer un minimum de joueurs qui ont l’habitude de jouer ensemble sur les World Series. Maintenant pour la Coupe du monde, on a quand même deux joueurs d’expérience qu’il était important pour nous de récupérer. Tavite Veredamu qui amène toute sa puissance et, si je puis dire, le fait de faire peur aux adversaires. Quand il est en confiance, il impressionne. Et ensuite, Jean-Pascal Barraque qui amène toutes ses compétences de gagneur, de joueur à fort tempérament et de réussite dans le jeu au pied. Notre ambition, c’était de faire revenir ces joueurs d’expérience avec pas mal de vécu sur des compétitions de haut niveau à 7 pour étoffer et consolider ce qu’arrive déjà à faire l’équipe de France. On est sur le bon chemin de performance malgré le jeune âge et le renouveau depuis le TQO de Monaco. On arrive à rester stable dans le classement mondial puisque on est dans le top sept aujourd’hui. »

La compétition commencera à 15h02 pour France 7. En tant que quart de finalistes de la dernière édition, les Bleus entreront en lice directement en huitième de finale face au vainqueur du match opposant le Canada au Zimbabwe. Peu importe l’adversaire, vu le format couperet du mondial, il n’y aura pas de question à se poser et les Bleus ont comme toujours des objectifs très élevés à l’approche de cette compétition.

Stephen Parez : « On découvre un peu le Zimbabwe parce qu’ils ne sont pas sur le circuit. C’est une équipe à prendre au sérieux avec des joueurs très forts dans le duel, très puissants et agressifs aussi en défense. Ils sont capables de déplacer le ballon et de faire des bons offloads donc on ne se voit pas tout de suite jouer le Canada. Avec les gars, on est tous prêts. Notre objectif, c’est d’être Champion du monde. Après, ce serait déjà une très grosse performance de faire un podium et le groupe en est capable. On va donc viser une médaille. On s’en fout de la couleur mais on veut aller le plus loin possible. Je pense que l’on peut créer la surprise. »

Jérôme Daret : « C’est un format un peu atypique. Il y aura beaucoup de pression et d’intensité. Mais bon, on sait qui on va jouer. On va dire qu’aujourd’hui le Canada, sur le papier, a l’avantage. Mais on se méfie du Zimbabwe qui a fini deuxième des qualifications pour la zone Afrique devant le Kenya et derrière l’Ouganda. On verra. Si on franchi ce cap, on jouera certainement un quart de finale contre l’Australie qui a remporté le Circuit mondial mais qu’on a battu une fois cette saison à Toulouse. On connaît bien cette équipe, on sait comment la négocier donc on aura aussi l’opportunité de pouvoir franchir cette étape. Et il me semble qu’après, ce sera logiquement les All Blacks sur notre route. Même s’ils sont sur des grandes performances, avec des joueurs d’expérience qui sont très solides, on sait qu’on pourra les bousculer car on a quelques arguments à mettre sur la table. Aujourd’hui, l’équipe de France doit avoir l’ambition de gagner un tournoi donc chaque sortie sera une opportunité pour nous d’aller chercher une médaille surtout l’or. »

Lors de l’édition 2018, la France s’inclinait en quart de finale face à la Nouvelle-Zélande (12-7), futur vainqueur, avant de chuter une nouvelle fois en match de classement contre l’Argentine et l’Écosse pour finir à la huitième place. Les leçons du passé ont-elles été retenues ? On ne peut que l’espérer. On a du mal à imaginer une équipe aussi flamboyante ne pas parvenir plus haut tant l’expérience et les talents sont nombreux dans ses rangs.