Troisième de l’étape de La Rochelle, le Stade Français Paris Sevens a réalisé son meilleur résultat depuis la naissance de l’In Extenso Supersevens. Une belle progression à sept qui pourrait mener les Parisiens jusqu’à leur première finale de la compétition (crédit photos : Ligue Nationale de Rugby).

« Si on nous avait dit qu’on finirait troisième, on aurait signé tout de suite ». Le capitaine parisien, Louis Druart, a bien savouré la victoire en petite finale le week-end dernier à Marcel-Deflandre, une première pour le club de la Capitale qui restait sur une sixième place à Perpignan. « On était venu avec des intentions mais aucunes certitudes. On s’était dit qu’on savait tous jouer au rugby mais que si on ne mettait pas un minimum d’intensité, on ne passerait pas le stade des quarts de finale. Je suis très content de finir comme ça face aux Baabaas ». La mission rochelaise est donc remplie pour les joueurs de Boris Bouhraoua qui remontent tranquillement dans la hiérarchie du Sevens professionnel et comptent capitaliser sur cette discipline extrême. « Aujourd’hui, le projet Supersevens existe au Stade Français avec une vision précise et réelle de faire grandir le club à chaque sortie, explique l’entraîneur parisien. Le Sept est un outil de performance car c’est un sport très exigeant surtout mentalement. Tout est plus dur, tout est plus long, tout est plus large, les aspects physiques et techniques sont exacerbés, cela ne fait que du bien à des joueurs de rugby à 15 ».

Avec quatre rencontres de 14 minutes à haute intensité samedi dernier, les joueurs parisiens ont pu faire l’expérience de la répétition des efforts qu’impose le rugby à sept. Composé principalement d’Espoirs dont certains évoluent déjà avec l’équipe première, le groupe du Stade Français Paris Sevens dispose de profils bien différents mais complémentaires. Du haut de ses 22 ans, Louis Druart a déjà eu une expérience professionnelle la saison dernière en PRO D2 avec Montauban et espère embrayer avec Paris. Mais le rugby n’est pas sa seule passion, il y a également le droit et un Master 2 qui va le mener à l’examen du Barreau en septembre 2023. « C’est super excitant de se dire qu’en septembre, je pourrais faire les deux à Paris. Je pense que ce sera une plus-value quand je serai avocat de me dire que j’ai vécu tous ces moments extraordinaires avec le rugby. Cela me donne aussi un peu plus de maturité d’avoir un double projet ».

Il y a aussi des joueurs plus jeunes à fort potentiel comme Léo Monin (20 ans, meilleur marqueur avec 5 essais) ou encore Noah Tisie Nene. Formé à Bagneux, le trois-quart centre de 17 ans seulement a déjà montré de très belles qualités dans le duel ballon en main. « Noah est un joueur plein d’humilité qui fait partie de nos pépites au Stade Français, analyse Boris Bouhraoua. Maintenant, cela ne se gagne pas comme ça une place en TOP 14, c’est le fruit de beaucoup de travail ». Outre l’expérience à 7 du staff avec notamment l’ancien international kenyan Teddy Omondi, Paris s’appuie également à chaque tournoi sur deux ou trois septistes expérimentés pour accompagner sa jeune garde. À Perpignan, Edwin Vérité de Vannes et Alexandre Odinga de Dijon étaient venus en renfort alors que le rouennais Paul Surano, le suresnois Arthur Proult et le vannetais Kilian Troin étaient à La Rochelle. « Ce sont des profils Sevens et, si on peut, des joueurs qui ont porté le maillot du Stade Français. Je trouve ça génial que des garçons qui ont été formés au club comme Arthur Proult ou Alexandre Odinga puisse reporter le maillot grâce au Supersevens » confie l’entraîneur parisien.

Et si ce melting pot menait le club à sa première finale de l’In Extenso Supersevens ? C’est l’objectif assumé par Boris Bouhraoua. « On a été clair avec les joueurs et on s’est dit qu’on voulait aller à l’Arena. En revanche, on est conscient que c’est très dur. On n’y est pas encore donc on va essayer d’aller chercher notre place ce week-end ». Le rendez-vous est pris au Hameau pour les coéquipiers de Louis Druart qui veut surfer sur la dynamique actuelle de son équipe. « À Pau, on espère retourner en demie et se frotter de nouveau à Monaco. On a tous regardé plusieurs fois le match dans la semaine pour capitaliser sur ce que l’on a fait de bien et j’espère que l’on arrivera à faire mieux ». Le Stade Français Paris Sevens entrera d’abord dans la compétition à 12h42 pour un « Classico » face au Stade Toulousain Sevens. En cas de victoire, les Parisiens devront dominer leurs voisins franciliens du Racing 92 pour rejoindre le dernier carré. Un programme costaud pour les « guerriers roses » qui seront attendus dans le Béarn.