L’ancien international septiste aujourd’hui entraîneur de l’ASM Sevens a suivi de très près le début du circuit, en étant aux commentaires de cette première étape chez nos confrères de Canal +. (Crédit photo : ASM)

La défense et l’adaptation des novices

L’aspect défensif a été l’un des points forts, et l’on a senti une grosse évolution par rapport à la saison dernière. Notamment avec un pressing un peu plus haut, et une ligne collective plus connectée. La technique de plaquage a été également très efficace et l’on a su se créer des turnovers rapidement.

Par ailleurs, les nouveaux se sont adaptés de façon très positive puisqu’ils ont su être performants dans un collectif. On ne les a pas sentis observateurs, et bien au contraire, ils ont croqué ce qu’ils avaient à prendre comme temps de jeu. Ils ont été performants, et ce peu importe l’adversaire. La poule était relevée et les Bleus ont su s’en dépêtrer avec au final 5 victoires sur 6 matchs. Jérôme Daret visait le haut de tableau la semaine dernière et cherche à obtenir un Top 6 voire un Top 3 sur le circuit. Il y est ! Il va falloir maintenant emmagasiner un maximum de podiums, car il n’y en a eu qu’un la saison dernière.

Les Français médaillés de bronze. (Crédit photo : José Edo Valdecasa)

Discussion entre le staff tricolore. (Crédit vidéo : José Edo Valdecasa)

L’apport du « Zèbre » Thierry Janeczek

Thierry est arrivé le vendredi même, quelques heures avant le début du tournoi, pour pallier l’absence de Jérôme Daret qui était touché par le Covid, mais que l’on a pu revoir ensuite. Thierry suit la jeune génération avec Nicolas Le Roux, il y a donc une forme de suivi dans le processus de développement des joueurs à 7. Que ce soit au niveau de la détection, notamment sur l’In Extenso Supersevens, mais aussi sur l’équipe de France Développement ensuite. Et le connaissant, toujours très positif, il a dû apporter beaucoup de fraîcheur. Ce qui a amené une belle dynamique dès le premier match, et elle s’est vue tout au long du tournoi sans baisse de régime. C’était top en tout cas de le voir là, et c’est bien qu’il y ait cet héritage aujourd’hui.

Un extraterrestre nommé Grandidier

Il faut rester sur l’aspect collectif qui bien sûr a été extrêmement positif. Maintenant, on a un extraterrestre qui s’est détaché en la personne d’Aaron Grandidier. Ce qu’il a fait est hors norme et tout le monde l’a vu. C’est un joueur qui matche, prend du temps de jeu, et est dans la constance et la continuité. Le staff l’accompagne et lui fait confiance. 

Personnellement, j’ai également beaucoup aimé Varian Pasquet au milieu de terrain qui a été très bon et très juste, mais aussi Théo Forner que je ne connaissais pas et je pense que c’est un jeune joueur à fort potentiel. Thomas Carol n’a pas eu beaucoup de temps de jeu, mais a effectué des rentrées vraiment très propres. Ce sont des jeunes joueurs qui émergent au haut-niveau, notamment après être passés par le Supersevens, qui y est pour beaucoup. C’est peut-être trop tôt pour le dire, mais le fait de jouer une compétition majeure sur le sol français permet de se préparer pour jouer ensuite sur le circuit mondial. Et les joueurs sont quasiment prêts à relever le défi dès le départ.  Maintenant, il faut qu’il y ait de la continuité, on verra l’équipe pour Dubaï !

Les détails du haut-niveau

Concernant la défaite contre l’Australie, c’est le haut-niveau et ce sont des détails. Cette fois-ci, ça a basculé en faveur des meilleurs qui sont les Australiens. Il ne faut pas oublier qu’ils ont gagné les World Series l’année dernière. Sur la dernière pénalité, il se trouve que c’est la règle. Ce n’est pas le rebond qui fait foi. Si une faute est effectuée dans le couloir des 15 mètres, on revient à une pénalité sur les 15 mètres. Mais ce match ne se joue à rien, et encore une fois, il faut rester ultra positifs et se donner rendez-vous à Dubaï pour continuer dans ce sens. Depuis tout temps, l’équipe de France n’a jamais su garder une constance parmi les meilleurs. Il faut donc continuer à travailler et à régler les petits détails pour que la chance bascule cette fois-ci du bon côté.

Une saison alléchante !

L’Australie a confirmé, c’est une très jeune génération qui a gagné les World Series et Hong Kong maintenant ! Je ne sais pas si on réalise, mais c’est monstrueux ! Les Fidjiens eux sont et seront toujours là, je ne sais pas s’il y aura un jour une baisse de régime. Même s’ils étaient sur 5 victoires d’affilées à Hong Kong, c’est tout de même à signaler, et qu’ils sont passés à la trappe sur cette finale-là. Les Néo-Zélandais sont passés à côté sur ce tournoi, mais ils n’en resteront pas là ! D’autant que nous sommes sur une année de qualification olympique (pour les quatre premiers), donc je suis sûr qu’ils vont réagir. Et puis, ils gagnent malgré tout le Trophy, donc ils limitent la casse. La saison est longue, on fera les comptes à la fin. Mais effectivement, s’ils ne sont pas dans ses quatre premiers, ça sera une grosse surprise. Les Samoa ont également confirmé, ils enchaînent Cup sur Cup depuis leur retour sur le circuit à Singapour la saison passée avec une nouvelle génération qui sort du Covid et qui n’a pas fait les Jeux Olympiques. Les Sud-africains eux sont plus ou moins là même s’ils n’ont pas fait une énorme performance, mais la grande question : c’est la Grande-Bretagne. Est-ce que les Britanniques vont réussir à trouver un équilibre et à performer ? Pour l’instant, ils ne sont pas au niveau. 

Si on se tourne vers le bas du tableau, il ne faut pas oublier qu’il y a trois descentes cette année (passage du circuit à 12). Donc attention pour le Canada, le Japon, l’Espagne et l’Uruguay, cela va être très dur. La saison va en tout cas être magique, car il va falloir regarder vers le haut pour la qualification olympique et vers le bas pour la descente. La saison va donc être longue mais palpitante.