Absente des terrains depuis la Coupe du monde en septembre, Séraphine Okemba fait son retour avec France 7 ce week-end lors du tournoi d’Hamilton en Nouvelle-Zélande (crédit photo : Black Ferns / France Rugby).

Comment te sens-tu avant cette reprise de la compétition ?

Séraphine Okemba : J’ai eu pas mal de pépins physiques en sortant de la Coupe du monde notamment à une épaule. Je voulais vraiment me guérir plutôt que de continuer avec la douleur dans ce début de saison. J’avais hâte de revenir mais je voulais reprendre en forme. David (Courteix ndlr) m’a permis de prendre le temps avec le staff médical de renforcer mon épaule, en mobilité et en force, pour être dans les meilleures conditions lors de ma reprise. Là, je me sens plutôt bien.

Quel regard portes-tu sur les prestations de France 7 lors des deux premières étapes ?

SO : On vise évidemment plus haut mais je dirais que c’est très prometteur pour notre équipe et l’avenir du rugby à sept. Cela montre aussi qu’il y a beaucoup de jeunes joueuses chez nous qui s’expriment déjà sur le haut-niveau et qu’on a finalement un vivier énorme. C’est un début de saison très encourageant parce qu’au delà du résultat, il y a énormément d’avancées sur la prise d’initiative, de conscience sur et en dehors du terrain. Et puis, sur cette tournée, il y a plusieurs retours comme celui de Joanna Grisez donc on va quasiment retrouver l’équipe qu’on avait à la Coupe du monde.

Vous êtes arrivées très tôt en Nouvelle-Zélande avec des séances en compagnie des Black Ferns, comment cela s’est-il passé ?

SO : C’est vraiment un avantage d’être arrivées aussi tôt. Déjà pour s’acclimater même s’il a plu donc cela ne nous a finalement pas trop changé de la France (elle rigole). C’est surtout par rapport au décalage horaire parce que 12h ce n’est pas rien. Après, on a eu l’opportunité d’aller rencontrer les Blacks Ferns dans le lieu où elles s’entraînent quotidiennement et de faire quelques oppositions contre elles. C’était très enrichissant. Même si les résultats contre elles peuvent parfois montrer le contraire, d’un point de vue technique, on a vu qu’on n’était plus si loin que ça. De s’entraîner contre elles, d’apprendre et de les étudier encore plus, c’était une très belle opportunité. Avec l’Australie, elles sont clairement tout en haut du classement mais je reste convaincu qu’on n’est pas hyper loin et que l’on continue d’avancer à notre rythme. En tout cas, j’espère qu’on saura relever le défi et surtout qu’on sera au bon moment sur la première place du podium.

Au-delà du rugby, vous avez l’air d’avoir partagé de très bons moments toutes ensemble ?

SO : Oui, ce sont des adversaires et on ne se fait pas de cadeaux sur le terrain car on est là pour performer. Maintenant, une fois que le travail est terminé, on s’autorise aussi des moments de convivialité. On a quand même la chance de représenter notre pays et de partager notre culture avec d’autres, ça va au-delà du sport. En tant qu’humain, c’est quand même énorme de vivre ce genre d’événement et d’avoir l’opportunité d’aller à l’autre bout du monde pour rencontrer des gens et leur culture. Un truc tout bête mais rien que de regarder par la fenêtre du bus lors de nos déplacements, c’est déjà très riche. Tout ça permet de grandir, de changer sa perception du monde et de voir aussi comment ça se passe ailleurs. Il faut profiter de ces moments pour s’enrichir individuellement.

Qu’est ce que tu attends personnellement et collectivement de cette troisième étape des World Series ?

SO : Personnellement, je veux simplement retrouver mes marques. C’est à dire les attitudes au contact, la vitesse, la puissance, la volonté de faire mal à l’adversaire et l’agressivité nécessaire pour tout ça parce que j’ai ce style de jeu. Je ne me fixe pas d’objectifs précis à part de donner le maximum de moi-même à chaque rencontre pour accompagner l’équipe et essayer de remporter le tournoi. On est dans une très bonne poule, ça fait longtemps que je n’ai pas joué ces équipes, l’Australie est devant au classement, c’est un très beau défi à relever.