Clap de fin du circuit mondial féminin ce dimanche à Toulouse. Revenons sur les enseignements de cet exercice 2022-2023. (crédit: World Rugby)
Les Bleues au pied du podium
Médaillées de bronze à la Coupe du Monde en septembre dernier et deuxièmes du Circuit mondial la saison dernière, les Françaises n’avaient pas la pression de la qualification olympique puisque, en tant que pays hôte, elles étaient qualifiées d’office. Tout n’en a pas moins été compliqué. Affaiblies par les blessures de plusieurs cadres (Ulutule, Grassineau, Izar, Guérin, Ciofani…), le staff tricolore a dû jeter dans le grand bain de très jeunes talents comme Lili Dezou, tout juste 18 ans. Les joueuses de David Courteix ont donc dû s’employer sur chaque étape, certaines plus compliquées que d’autres. On pense notamment à Hamilton où les Bleues ont terminé à la septième place (trois défaites et un match nul). Elles ont cependant su relever la tête dès le tournoi suivant en décrochant une médaille d’argent à Sydney. Malgré leur abnégation, les joueuses de France 7 ne sont pas parvenues à se hisser sur le podium et ont décroché la quatrième place du classement général.
2023, année de tous les records
Avec l’augmentation du calendrier féminin à 7 tournois, les statistiques se sont logiquement affolées. Une joueuse a marqué cette saison de son talent précoce : Maddison Levi. La joueuse de 21 ans s’est adjugée le record du nombre d’essais marqués au cours d’une saison (52) détenu par Portia Woodman-Wicklife depuis 2015 avec 57 réalisations. Impressionnant lorsqu’on sait qu’il ne s’agissait que de sa deuxième année sur le Circuit. De leur côté, les irrésistibles Néo-Zélandaises ont battu trois records. En s’imposant au France Sevens, les Black Ferns Sevens n’ont pas simplement remporté la compétition, elles ont également acquis une sixième victoire d’étape sur sept possibles. Elles brisent donc leur propre exploit qui était précédemment de cinq et ont d’ailleurs été les premières à valider leur place pour Paris 2024. Les coéquipières de Sarah Hirini ont également marqué le plus de points (1380) et d’essais (226) sur une saison depuis le lancement de la compétition.
La France peut également se targuer d’avoir une nouvelle recordwoman. En effet, Joanna Grisez a dépassé les 51 essais inscrits (en 184 matchs) de la légendaire Fanny Horta pour entrer dans le top 5 des meilleures marqueuses d’essais tricolores (53 essais en 73 matchs pour l’ailière des Bleues). Les États-Unis, semblent revenus à leur meilleur niveau. Les Américaines n’ont manqué le podium qu’une seule fois, un exploit réalisé uniquement par l’Australie, deuxième du championnat. C’est donc très logiquement qu’elles ont terminé à la troisième place juste devant nos Françaises. Le collectif est enfin parvenu à se renouveler et à construire de solides expériences, malgré la blessure en cours de route d’Ilona Maher.
Getting it done in front of your home crowd 🇫🇷
— World Rugby 7s (@WorldRugby7s) May 16, 2023
Joanna Grisez turned 🆙 at #France7s 🔥 @DHLRugby | #HSBC7s | #ImpactPlayer pic.twitter.com/ZGBapLk94A
La bataille olympique
Avec la France qualifiée d’office et les trois premières places occupées par la Nouvelle-Zélande, l’Australie et les États-Unis, il ne restait plus qu’un ticket pour les JO via le World Series. Cette lutte a été l’occasion d’analyser la progression de plusieurs équipes. L’Irlande, les Fidji et la Grande-Bretagne se sont donc livrées une bataille à distance. La palme de la plus belle progression revient sans doute aux Fidji. En témoigne leurs statistiques : les deux premières places du classement DHL Impact Player 2023 sont occupées par Reapi Ulunisau (78 plaquages, 28 percées, 76 passes après-contact, 152 ballons portés) et Ana Maria Naimasi (89 plaquages, 23 percées, 62 passes après-contact, 150 ballons portés). Cela ne relève donc pas d’un hasard.
Si les Britanniques ont semblé trouver enfin leur équilibre pour être compétitives en fin de compte, les Irlandaises, elles, ont connu une trajectoire inverse. Les deux équipes ont cependant fait preuve d’une certaine constance dans leurs performances, poussant ainsi la quête de la dernière place olympique jusqu’au dernier jour. C’est finalement l’Irlande qui a décroché le précieux sésame. La Grande-Bretagne et les Fidji devront donc attendre leur tournoi qualificatif continental pour tenter d’en faire de même. Après les Bleues, ce sont sans doute les Japonaises qui ont fait le plus vibrer le cœur du public toulousain ce week-end. L’équipe nippone a arraché sa place en quart de finale à Ernest-Wallon avant d’aller chercher la cinquième place en dominant la Grande-Bretagne et l’Irlande soit son meilleur classement de la saison. On espère les voir garder le cap et inspirer des nations telles que le Brésil, l’Espagne et le Canada. Ces deux dernières sont toujours très loin de leur niveau d’antan.
Nouveaux horizons
C’est sur un haka vibrant que s’est donc achevée cette saison tout comme la carrière de Niall Guthrie-Williams. La Néo-Zélandaise a décidé de raccrocher les crampons à 35 ans et marquera à jamais le Sevens de son empreinte (164 matchs, 215 points et 43 essais marqués). Il s’agissait également de la dernière édition de la compétition dans sa version actuelle puisqu’un nouveau format sera inauguré l’an prochain. Avec l’addition permanente de l’Afrique du Sud, vainqueur du Challenger Series, le tableau féminin passera à douze équipes fixes et suivra les mêmes étapes que le tableau masculin. Cette année olympique promet d’être encore plus riche que celle qui vient de s’achever.