L’ancienne internationale à 7 n’a pas chômé depuis la fin de sa carrière et mène une vie bien remplie toujours centrée autour du rugby.
Marjorie Mayans est toujours aussi hyperactive en dehors des terrains. Depuis la Coupe du monde 2022 en Nouvelle-Zélande, la troisième ligne a tracé sa route. Des études de droit l’ont d’abord menée jusqu’à Provale, le syndicat des joueurs et joueuses de rugby. « Je voulais vraiment être juriste dans le sport, explique-t-elle. Je travaille désormais à Provale en tant que juriste et responsable du développement du rugby féminin. » Parmi ses missions, celle de faire évoluer le championnat Élite 1 vers une structuration plus appropriée et une meilleure visibilité : « Je pense que l’on a encore beaucoup de filles à aller chercher parmi les licenciés. On est autour des 20 000 aujourd’hui ce qui n’est pas assez pour un pays comme la France ».
Mais son activité à Provale ne concerne aujourd’hui que 50% de son temps. Avec la Coupe du monde 2023 en France, Marjorie Mayans est devenue consultante à TF1. « C’était un moment formidable, j’avais un peu peur au départ de débarquer sur TF1 mais j’ai été agréablement surprise de l’ambiance et des gens sur place. C’était top de pouvoir débattre sur le rugby et de confronter nos points de vue ». Malheureusement, la défaite du XV de France est venue gâcher la fin de cette aventure et l’a particulièrement bouleversé.
Je n’ai pas l’esprit d’une supportrice ayant été joueuse pendant longtemps. Mais le fait d’avoir été aussi impliquée, la défaite en quarts contre l’Afrique du Sud m’a vraiment rendue triste. J’ai vécu des grosses désillusions en tant que joueuse et je ne pensais pas que ça me toucherait autant derrière l’écran.
L’aventure TF1 terminée, Marjorie a rejoint le Groupe Canal + pour la reprise du Top 14. Après avoir été en plateau pendant le Mondial, elle a endossé un nouveau rôle sur la chaîne cryptée. « Lorsque Canal m’a contacté, je me suis dit que j’allais pouvoir découvrir encore autre chose car l’on touche à un public plus expert en rugby. Il y avait aussi cette opportunité de faire du bord-terrain ce qui est plutôt sympa ». Une expérience qui reste pour Marjorie une « opportunité », même si elle pourrait être amenée à évoluer et pourquoi pas retourner à 7. « Je ne m’y projette pas pour l’instant, même si pour moi, commenter du Sevens serait extraordinaire. J’y ai passé tellement d’années et de moments marquants que ça serait génial ! ».
Marjorie Mayans s’en donne à coeur joie micro en main.
Toujours proche de ses anciennes coéquipières au sein de France 7 Féminin, elle n’hésite d’ailleurs pas à leur porter conseil quand le besoin s’en fait ressentir. « C’est toujours intéressant de voir comment le groupe évolue. On me fait part notamment de certaines choses aujourd’hui dont je m’étais déjà rendu compte à l’époque. J’essaye de les rassurer en revenant en arrière pour leur montrer toute l’évolution qu’il y a eu. Tout le monde se bat pour faire avancer les choses, mais il faut aussi se rendre compte d’où l’on vient. Il y a 6 ou 7 ans, ce n’était pas comme ça ».
Avec Fanny Horta et Rose Thomas, entres autres, Marjorie Mayans a été l’une des pionnières du professionnalisme dans le rugby à 7 féminin. Elle retient notamment le tournoi qualificatif de Malemort pour les Jeux Olympiques de Rio en 2015 : « l’un de nos meilleurs tournois sur le plan du jeu et en tant que groupe ». Malheureusement, l’aventure olympique pour Marjorie Mayans n’a pas connu la fin espérée avec une septième place à Rio et un départ accéléré vers le XV après le report des Jeux de Tokyo 2020 à cause du COVID. « Les choses n’arrivent jamais par hasard. J’ai fait mes choix comme je le sentais, selon ce qu’il y avait de mieux pour moi et pour l’équipe. Je n’ai pas de regret. Si on m’avait dit que j’allais faire du rugby à 7, vu les capacités physiques médiocres que j’avais, je ne l’aurai jamais cru. C’était au-delà de ce que j’aurais pu imaginer. »
Marjorie Mayans a porté les couleurs de France 7 Féminin pendant 11 ans. (Crédit photo : World Rugby)
Consciente du potentiel des équipes de France à l’approche de Paris 2024, elle espère que les Bleu(e)s garderont cette dynamique collective pour décrocher deux médailles au Stade de France. « Pour moi, l’humilité est la clé. Il est facile de se reposer sur ses acquis et de manquer de vigilance. À 7, on est un petit groupe, on vit toute l’année ensemble, il y a forcément des moments qui sont moins faciles que d’autres. On a échoué à Rio en 2016 car quelques petites histoires n’avaient pas été réglées ce qui est dommage, car nous étions au meilleur de notre forme physique et technique. Il faut toujours garder à l’esprit que l’objectif est collectif ».