Le week-end dernier à Los Angeles, l ‘association francilienne des Seventise a remporté la finale du tournoi Elite tandis que les Provençaux se sont inclinés dans celle du tournoi Premier. Quatrième place pour France 7 Développement.
Le rugby à 7 français s’exporte bien à l’étranger. Après un tournoi Invitation de Dubaï qui avait vu France Développement l’emporter sur les Samuraï 7s, c’est désormais aux Seventise de faire rayonner le sevens tricolore puisqu’ils ont remporté le tournoi Élite du Los Angeles Invitational. Malgré une compétition très perturbée par les conditions climatiques au Toyota Sports Complex (centre d’entraînement des Los Angeles Galaxy) ayant entraîné plusieurs reports de matchs, dont la finale, les Franciliens ne se sont pas démotivés pour autant. Le tournoi commençait pourtant mal pour eux, battus d’entrée par les USA Falcons (équipe développement des États-Unis) 17 à 10. Les Seventise relevaient la tête sur la rencontre d’après en balayant l’équipe des Sacramento Eagles (40-0) et en s’imposant en fin de première journée contre le Japon Développement (28-0). Une ultime victoire face au Canada Développement (28-14) lors du jour 2 leur validait une place en demi-finale avec une confrontation franco-française à venir face à France Développement. Dans un match très disputé dans le combat, les Seventise maîtrisaient le défi face aux jeunes internationaux et s’imposaient 10 à 5.
L’occasion de disputer une finale en or face à l’Irlande Développement sur le terrain principal du Dignity Health Sports Park (stade des Los Angeles Galaxy et du Los Angeles Sevens). Reportée dans un premier temps puis annoncée hors-stade, elle fut finalement bien programmée ce dimanche 26 février pour le plus grand bonheur des joueurs franciliens. Dans des conditions bien plus pratiquables, les Seventise menaient cette finale d’une façon remarquable maîtrisant l’ensemble des secteurs de jeu face à des Irlandais réduits à huit en raison de blessures survenues pendant la compétition. Après plusieurs temps de jeu, la situation fut débloquée par le duo Gaspard Lalli (joueur de Monaco lors de l’In Extenso Supersevens 2021 et 2022) et Guillaume Bouche (joueur des Barbarians en 2021 puis de l’Aviron Bayonnais en 2022 sur cette même compétition), même si c’est ce dernier qui finissait par inscrire le premier essai des siens. 7-0 à la mi-temps, rien n’était joué face à cette équipe d’Irlande dominée mais accrocheuse. La seconde période fut pourtant à sens unique. Thomas Brouillard (vainqueur de l’In Extenso Supersevens avec les Barbarians en 2021) marquait à son tour avant un troisième essai de Ruben Quantin (19-0). Un essai de pénalité survint ensuite tandis qu’Alexandre Benard (ancien international et joueur des Barbarians en 2021) venait sceller le sort de cette rencontre avec une cinquième réalisation. 31 à 0 score final soit une véritable démonstration des “frenchies” et une victoire historique pour l’association qui participait au tournoi californien pour la première fois. À noter que Matthieu Delcourt (champion de France avec les Barbarians lors de l’In Extenso Supersevens 2021) a été élu joueur de la finale.
Alexandre Rousset, président des Seventise (également team manager des Barbarians sur l’In Extenso Supersevens) : “Je suis extrêmement fier de toute l’équipe, joueurs et staff compris. Les mecs n’ont pas bronché une seule fois malgré la pluie et le groupe a délivré une superbe performance. La finale a été fabuleuse. On a été présents dans tous les secteurs de jeu et on a eu un supplément d’âme sur chaque action, en respectant ce que l’on s’était dit depuis notre arrivée sur le sol américain. C’était un régal de jouer cette finale sur le terrain des World Series, de rencontrer quatre équipes nationales sur ce tournoi et surtout de voir les joueurs heureux et performer ainsi. ”
De son côté, France 7 Développement a eu moins de réussite sur le tournoi américain qu’à Dubaï. Pourtant renforcés par certains vainqueurs aux Émirats Arabes Unis comme Luca Mignot (Stade Français Paris puis Barbarians), Alexis Levron (Section Paloise), Léo Monin (Stade Français Paris) et Enzo Salles (US Colomiers et Barbarians), les jeunes Bleuets ont terminé quatrièmes après leurs défaites face aux Seventise et aux USA Falcons. Le tournoi débutait pourtant bien pour eux avec trois victoires contre les Harpooners (17-5), les Rhinos (21-7) et les Pacific Nomads (19-5), mais la première journée fut ternie par une courte défaite face à l’Irlande Développement (5-0). De quoi mettre un coup au moral des Français qui encaissaient leur première défaite de la saison, ce qui en amènera deux autres par la suite. Un résultat synonyme d’apprentissage comme l’explique Thierry Janeczek, l’un des entraîneurs de la sélection : “Nous n’avons pas été loin. Mais les conditions atmosphériques ont faussé le jeu. Nos jeunes joueurs n’avaient pas forcément l’expérience pour gérer ce jeu qui ne ressemblait pas vraiment à du rugby à 7. Nous perdons donc nos deux matchs de classement et il n’y a rien à dire, surtout face aux Seventise en demi-finales qui ont bien mieux maîtrisé le jeu. C’est dommage que l’on se soit rencontrés en demies car j’aurais bien aimé une finale franco-française ! (il rigole). Mais on a disputé des rencontres face à des équipes de haut niveau qui préparent bien les jeunes pour qu’ils accèdent au circuit mondial et c’est l’objectif recherché. C’est en faisant ces compétitions-là avec des équipes aguerries que nos joueurs vont grandir. Le but n’était pas forcément de gagner le tournoi de Los Angeles mais de confronter nos joueurs à ces équipes. Cela fait partie de leur apprentissage. Nous n’avons rien à redire sur l’engagement mais il y a du travail à faire sur la stratégie de jeu. Ce qu’ils n’ont pas réussi à donner, c’est parce qu’ils ne le savaient pas, et ils sont là pour l’apprendre”.
Au Los Angeles Invitational, il y avait le tournoi Élite et juste en dessous, le tournoi Premier composé de douze équipes. Une compétition à laquelle avait décidé de prendre part les South Sevens, l’équipe vice-championne de France à 7 sur le Circuit Élite de la FFR, dans le cadre d’une tournée aux États-Unis, d’abord en Californie, puis à Las Vegas. L’association provençale rentrait directement en quarts et s’imposait face à Rugby Québec (26-12) avant de dominer les Roots en demi-finale (25-5). Reportée dans un premier temps, la finale fut disputée le samedi 25 février dans des conditions dantesques face aux Anglais de Find Rugby Now. Les South semblaient maîtriser cette confrontation, menant 12 à 7 à la mi-temps, mais les choses ne se passèrent pas comme prévu dans le second acte. Pourtant très en vue dans ce tournoi, Dylan Chantreau (joueur du Racing 92 en 2021, puis du Stade Français Paris en 2022 sur l’In Extenso Supersevens) fut cette fois-ci bien muselé et les Britanniques finirent par inscrire un essai crucial qui leur permettait de reprendre l’avantage (12-14). Malgré leurs nombreux efforts, les Provençaux ne parvinrent pas à inverser la tendance et s’inclinaient finalement dans cette ultime bataille. De quoi nourrir des regrets même si Mathieu Selmi-Etienne (président de l’association et team manager de Monaco sur l’In Extenso Supersevens 2022) tente de garder le positif : “On est tombés sur une équipe anglaise qui nous a proposé beaucoup d’affrontement et de défi physique. De notre côté, nous n’avons pas réussi à déplacer le ballon et à les faire courir. Nous avons commis trop de fautes de main et gâché trop de munitions. On a un peu déjoué sur ça et ça ne pardonne pas en rugby à 7. Le tournoi reste malgré tout un bon souvenir. Cela fait trois ans que l’on essaye de venir et que le tournoi est annulé à cause du Covid. Cette année était donc la concrétisation d’un projet. On espérait de meilleures conditions climatiques et cela n’a pas vraiment arrangé les choses. On s’incline en finale mais on a battu de belles équipes, affronté une équipe américaine, une équipe anglaise et c’était aussi l’objectif en disputant un tournoi international . »