À deux jours du début de la saison à Dubai, Anne-Cécile Ciofani se projette sur le nouveau cycle des Bleues qui va démarrer en compétition au Sevens Stadium.

Dans quel état d’esprit es-tu après cette longue préparation ?

Anne-Cécile Ciofani : Je suis très heureuse de retrouver le collectif. Toute cette nouveauté fait du bien aussi. Le projet de jeu et l’entourage changent, ça donne un espèce de regain d’énergie, de joie. Je sens que le groupe a envie. Les filles sont très jeunes, il y en a beaucoup qui vont connaître leur premier tournoi sur le Series donc j’ai hâte pour elles. J’ai hâte de voir ce que ça donne parce qu’on s’entraîne depuis un petit moment et ça nous tient à cœur de bien faire.

Tu as souligné le groupe rajeuni et le nouveau staff, comment chacun a-t-il trouvé sa place ?

Anne-Cécile Ciofani : Ça s’est fait très naturellement. On a beaucoup d’échanges avec le staff et le cadre a été posé rapidement. Je pense qu’il y a un truc qui s’est passé, une connexion entre celles qui arrivaient pleines d’envie et celles qui sortaient d’un moment compliqué. Elles nous apportent énormément de bonne humeur et un petit peu de lâcher prise qui nous a manqué sur les derniers mois. On était tellement focus sur le dernier tournoi qu’on a oublié, à certains moments, le plaisir qu’on pouvait ressentir en pratiquant ce sport. Alors qu’elles arrivent toutes souriantes, toutes pimpantes, toutes fraîches, heureuses d’être là. On ne voulait pas leur imposer notre ressenti et nos mines défaites par rapport à ce qui s’est passé cet été mais on tient à leur faire part de notre expérience. Elles ont faim d’apprendre et j’ai l’impression qu’on se tirent mutuellement vers le haut. À voir ce que ça va donner quand on sera confrontées à la compétition mais pour l’instant, on a trouvé un bon équilibre.

Quelles ont été les priorités de la préparation ?

Anne-Cécile Ciofani : La priorité était qu’aucune jeune joueuse ne se sente illégitime. Peu importe l’expérience que tu as, si tu fais une erreur et qu’une jeune joueuse est capable de te le dire, il faut qu’elle se sente légitime de le faire. Pour nous, c’était hyper important qu’on soit toutes sur un même pied d’égalité pour qu’on puisse construire quelque chose de solide. Avant de parler de rugby, on voulait trouver un fonctionnement qui nous permet d’être honnêtes les unes envers les autres. On veut que les jeunes se sentent en confiance et qu’elles soient en capacité de nous dire les choses.

Le Dubai Sevens est dans quelques jours, en quoi ce tournoi est-il important pour France 7 ?

Anne-Cécile Ciofani : C’est le point de départ d’une longue aventure. Ça va être le tournoi qui va nous permettre de nous jauger, de mettre en place tout ce qu’on a vu et d’être confrontées à des difficultés qu’on n’a pas encore connues pour le moment. Ce sera aussi la première de beaucoup de joueuses et la première est toujours hyper marquante. Ça va être un moment important pour elles, pour leur carrière et pour la construction du groupe.

On sent beaucoup de fraîcheur, de décontraction et d’excitation dans le groupe, partages-tu ce ressenti ?

Anne-Cécile Ciofani : C’est ça, il y a vraiment un vent de fraîcheur et de légèreté. À titre personnel, j’ai l’impression d’avoir grandi avec elles. J’étais dans un rôle où j’étais avant tout déterminée à gagner. Mais là, on part sur un projet où la gagne n’est pas forcément la priorité, même si ça reste un objectif. Je n’ai pas envie de dire qu’on part de loin mais on a un groupe avec peu d’expérience donc il y a encore beaucoup de marches à gravir. Je n’ai pas envie qu’on trébuche à chaque étape, j’ai vraiment envie qu’on construise petit à petit. Même si ça va être une construction longue, j’ai confiance en ce groupe.