Le président de Sevens Landes, Jean-Christophe Goussebaire, revient sur la création du projet et les ambitions de cette association landaise qui découvrira le Circuit Élite l’an prochain. (Crédits photos : Antoine Saillant)
Jean-Christophe, peux-tu nous raconter la genèse de Sevens Landes ?
J-C.G : Il y a 4 ans, on a réfléchi sur quelque chose qui nous permettrait de rassembler les forces vives du territoire landais. L’idée de créer une équipe de rugby à 7 est alors rapidement venue. Un groupe de réflexion s’est monté dans l’objectif de construire une première équipe en 2023 et finalement, tout est allé très vite. Je voulais également quelque chose d’officiel d’où notre volonté de se rapprocher du Comité Départemental qui avait déjà une culture à 7 datant de l’époque du Comité Côte Basque-Landes. Dans notre réflexion, on s’est dit qu’on voulait faire une sélection de joueurs landais ou de joueurs formés dans les Landes pour ramener de la culture et donner du sens. Je pense que le rugby à 7 va très bien avec nos qualités et nos gênes landais.
Quel est le chemin parcouru depuis par l’association ?
J-C.G : Lors de la première année, nous sommes allés un peu à la découverte du rugby à 7. On a pu faire des tournois en Europe comme Faro et Amsterdam qui sont des références sur la pratique. Cela nous a permis aussi de croiser des équipes françaises et de tisser du lien avec elles. Lors de la deuxième année, nous nous sommes inscrits sur le Circuit Accession, mais nous ne l’avions pas forcément bien préparé et nous avons manqué la montée d’un point. Nous avons ainsi appris de nos erreurs et réfléchi comment y revenir. Nous avons donc travaillé sur la formation pour trouver des joueurs, des connexions avec les clubs, dans l’objectif de constituer rapidement une équipe pour le Circuit Élite, en plus du travail effectué sur les U16 et U18. On s’était donnés deux ans pour y accéder mais finalement, on y est ! Maintenant, il faut que l’on y reste. Et puis la cerise sur le gâteau, c’est de pouvoir intégrer des joueurs dans les équipes qui participent à l’In Extenso Supersevens (Bayonne, Barbarians NDLR). On est dans un plan de progression avec peut-être un peu d’avance.
Quel est l’objectif finalement de cette équipe ? Être un soutien aux clubs amateurs du département pour développer le 7 ?
J-C.G : On a donné un signal fort aux clubs en construisant quelque chose de solide. Une structure sportive, une structure médicale, on ne fait pas n’importe quoi avec leurs joueurs. Un tournoi de 7 est particulier, il faut savoir bien gérer la récupération, notamment entre les deux journées. On veut également apporter un certain épanouissement aux joueurs pour que les clubs les retrouvent transformés et avec la banane. Tout en gardant un état d’esprit landais. Des joueurs professionnels nous ont dit que c’était une sacrée bulle d’air pour eux. Que c’était une chance de défendre les couleurs, le territoire, hors des groupes fermés et de la pression qu’ils peuvent rencontrer. On s’est légitimés sportivement, maintenant, il faut qu’on se légitime vis-à-vis des clubs. Les gens commencent à comprendre les différents aspects de cette discipline, beaucoup de joueurs veulent venir jouer. On est dans la bonne direction et les quatre prochaines années vont être hyper importantes pour pouvoir ancrer le rugby à 7 dans les Landes.

Cette équipe peut-elle être un laboratoire pour faire découvrir de futurs talents ?
J-C.G : J’aimerais que l’on soit la cellule de performance et de mise à l’essai de joueurs car il y a une forte concurrence dans la région. Pourquoi pas aussi amener d’autres profils comme des basketteurs, des athlètes, des surfeurs, des sports très ancrés dans le Sud Ouest et dans les Landes notamment. Et puis, peut-être évoluer sur une vraie académie de rugby à 7. On a tout ce qu’il faut pour être un véritable centre d’entraînement de cette discipline et ce sera un des socles de notre futur projet. Je souhaite qu’il y ait quelque chose de participatif avec les clubs. Économiquement, on a aussi la capacité d’aller chercher des partenaires qui aiment le projet et la dynamique instaurée auprès du département. La deuxième phase de notre projet va donc être plus structurelle que sportive. On monte en Circuit Élite, il nous faudra donc une structure et un encadrement d’Élite. Même si on sera attendu fermement dès l’année prochaine, on ne va pas se cacher : on aimerait remporter un titre sur les trois années qui vont aller jusqu’à la prochaine olympiade.
C’est également important pour vous de pouvoir présenter des équipes chez les jeunes ?
J-C.G : À chaque fois que l’on aura l’opportunité de mettre une équipe U18 en même temps que les seniors, on le fera. Je souhaite également que l’on relance l’équipe féminine. En allant peut-être même plus loin avec les cadettes. On essaye finalement de se présenter comme un vrai club de rugby à 7. Tout en étant un accélérateur de particules de bons joueurs et de bonnes joueuses. Même si je ne veux appartenir à personne, je veux être le partenaire de tout le monde. Ce que le rugby à 7 permet aujourd’hui.
Combien avez-vous eu de joueurs impliqués sur le projet cette année ?
J-C.G : On a 67 joueurs qui sont passés chez nous toutes catégories confondues cette saison. Dax et Mont-de-Marsan ont été les principaux fournisseurs, de manière tout à fait naturelle puisque Tyrosse et Peyrehorade sont allés très loin en championnat de France. On a un vivier de joueurs qui grossit d’année en année et c’est très bien car lors d’une saison à 7, il faut souvent faire avec pas mal d’aléas. Il faut dans tous les cas que l’on sorte des étiquettes de clubs. Je veille à ce qu’il y ait cette neutralité car c’est elle qui sera la base de la réussite future de ce projet.

Vous avez également organisé une étape du Circuit Accession cette année, quelles sont les prochaines ambitions sur ce domaine ?
J-C.G : Nous sommes à la disposition de la Fédération Française de Rugby. Nous voulons que notre dynamisme puisse servir à développer le rugby à 7 dans sa pratique. On a la chance d’être gâtés dans les Landes en termes d’infrastructures. On a organisé le tournoi Accession l’année dernière en se basant sur ce que l’on avait vu ailleurs, en gardant ce que l’on avait trouvé de bien et en améliorant le reste. Si on a l’opportunité d’organiser une étape du Circuit Élite, bien sûr que l’on se présentera. J’aimerais en tout cas organiser un beau rendez-vous annuel du 7 dans les Landes.
Selon les clubs avec lesquels vous travaillez, sentez-vous que la vision du 7 évolue aujourd’hui ?
J-C.G : Elle a bien évolué cette année car le retour des joueurs a été important pour les clubs. S’ils reviennent en disant que c’était génial et que l’on s’occupe bien d’eux, ça facilite la communication. On essaye aussi de faire intervenir des entraîneurs de ces clubs-là dans le fonctionnement et d’être en relation permanente avec les présidents pour que l’échange soit fluide. Le fait d’être une sélection du CD40 nous amène beaucoup de légitimité. Ça nous donne la volonté d’être beaucoup plus précis et structuré sur ce domaine. Si on arrive par la suite à faire intervenir d’autres techniciens ayant joué au rugby à 7 à haut niveau et notamment en équipe de France, ça nous donnera encore plus de légitimité. Jérôme Daret me conseille déjà sur ce qu’il faut faire et ne pas faire, c’est quelqu’un de très inspirant. Je suis également ravi de pouvoir m’appuyer sur Éric Balhadère qui connaît le rugby et qui a une qualité humaine énorme de transmission vis-à-vis de la jeune génération. Il arrive également à amener cette culture de la gagne, ce chromosome landais qui est de ne rien lâcher. Cette année, il est intervenu pour préparer les Crabos de Dax au championnat de France et c’est hyper important de le faire. L’année prochaine, j’aimerais faire un stage avec Dax et Mont-de-Marsan pour les préparer là-dessus. Dans l’objectif de leur apporter cette culture du rugby à 7 qui prend du temps à être installée dans un collectif. Quand je vois l’engouement avec l’In Extenso Supersevens dans les Landes, je pense qu’il y a vraiment une opportunité à saisir et ça serait bien d’en faire partie.