Après leur médaille de bronze aux Jeux Olympiques de Tokyo cet été, les Pumas Sevens ont récidivé par deux fois à Dubaï pour lancer leur saison sur les World Series. Une nette progression qui place désormais l’Argentine en position de dangereux outsider au podium mondial. Meilleur marqueur de son pays (230 essais) et entraîneur depuis 2013, Santiago Gomez Cora partage son projet dans l’optique de la Coupe du monde en 2022 et des Jeux Olympiques de Paris en 2024. (Crédit photo : World Rugby)
Quel regard portes-tu sur les deux premiers tournois à Dubaï ?
Santiago Gomez Cora : Tout d’abord, je suis très heureux du retour du Circuit après la coupure des Jeux Olympiques. C’était très bien au début mais ensuite nous avons vite ressenti le besoin de retrouver la compétition. Par ailleurs, je suis très heureux de pouvoir poursuivre avec le plan de jeu que nous avions mis en place ces dernières années et surtout aux JO. Nous avons intégré cinq nouveaux joueurs dans l’équipe et ils ont été à la hauteur, ce qui nous a permis de maintenir le niveau que nous avions atteint auparavant.
Comment s’est passée la transition entre les JO et le début des World Series ?
SGC : Je me suis principalement focalisé sur l’intégration de ces nouveaux joueurs et l’entrainement qui représente à mon avis 70% du travail. La progression se fait sur les 30% restants en compétition. Je craignais que d’un côté les « nouveaux » ne se hissent pas au niveau assez vite et de l’autre, les « anciens » se relâchent un peu. Mais rien de tout cela ne s’est produit.
Tu disposes donc aujourd’hui d’une équipe équilibrée entre les cadres et les plus jeunes ?
SGC : Oui, nous avons la chance d’avoir une équipe qui repose sur trois piliers : un groupe de « vétérans » avec beaucoup d’expérience, un autre avec des moyens physiques à leur maximum et quelques jeunes de 20 ans qui, même s’ils peuvent générer une appréhension quant au déroulement du tournoi, nous apportent de la confiance pour la suite en termes de capacité de développement.
Comment vois-tu l’évolution du Sevens dans l’avenir ?
SGC : Le rugby à sept a débuté il y a plus de 20 ans comme un outil de diffusion et de développement du rugby dans le monde entier. Ensuite, le Circuit mondial lui a permis de grandir et de générer un intérêt propre à cette discipline. L’inclusion de cette pratique dans les Jeux Olympiques a totalement changé la donne, c’est devenu un sport à part entière extrêmement compétitif. Faire partie du plus important rendez-vous sportif mondial tous les quatre ans a fait que le Sept a pris un poids beaucoup plus important à l’intérieur de chacune des fédérations nationales. Cela nous a facilité la tâche car, bien que mettant la barre beaucoup plus haute pour nous, nous avons aussi pu bénéficier de budgets plus conséquents et d’une plus grande capacité à convaincre des joueurs sensibles au rêve olympique. Il faut utiliser cette arme pour continuer de faire grandir ce sport.
À l’amorce d’une saison qui se conclura par la Coupe de monde de rugby à sept au Cap en septembre 2022, quels sont les objectifs fixés par les Pumas 7s ?
SGC : Nous souhaitons nous inscrire dans un cycle de quatre étapes qui s’est en fait réduit à trois en raison du décalage des Jeux de Tokyo. Nous cherchons aujourd’hui à incorporer les nouveaux joueurs en restant compétitifs tout au long de la saison afin d’arriver dans les meilleures conditions au Mondial. Mais l’objectif le plus important commence en 2023 avec la qualification pour les Jeux Olympiques. Par la suite, il faudra atteindre le point culminant avec cette équipe en 2024 à Paris.
Propos recueillis par José Edo