Les filles de David Courteix auront pour objectif d’aller chercher la première médaille d’or de France 7 en Coupe du monde au Cap. (Crédit photo : World Rugby)

Une médaille d’argent à San Francisco en 2018, une autre à Tokyo lors des Jeux Olympiques l’an dernier, accompagné d’une seconde place sur le circuit cette année, le palmarès de France 7 Féminin commence à être bien rempli. Malgré tout, il manque aujourd’hui le Graal à nos Bleues : remporter un tournoi mondial majeur pour définitivement marquer leur empreinte sur le 7 mondial. “La saison dernière a été très irrégulière. On l’a vu notamment sur la Coupe d’Europe” révèle Camille Grassineau, l’une des cadres de la sélection. La France a en effet terminé troisième à deux reprises sur les tournois de Dubaï, avant de ne pas réussir à faire mieux qu’une quatrième place par la suite. Ce qui ne l’a pas empêché de conquérir l’argent sur le circuit mondial. Sur le championnat européen, elle s’est classée troisième de la première étape avec une équipe pourtant expérimentée, avant de passer à côté sur la deuxième avec l’équipe développement. Des résultats certes encourageants, mais qui laissent un sentiment mitigé au regard de ce que peut faire ce groupe en pleine confiance, à l’image de sa performance à Tokyo l’été dernier.

Un an plus tard, c’est un effectif bien différent qui fait route vers Cape Town, lieu désormais incontournable du rugby à 7 mondial, après une longue préparation effectuée depuis le France Sevens, dernier tournoi officiel sur la scène internationale. “Après le France Sevens, on a basculé sur la Coupe d’Europe. Cela nous a permis de matcher un peu, même si les résultats n’ont pas été très concluants”, poursuit Carla Neisen accompagnant sa coéquipière. “Cela reste les dernières véritables oppositions que nous avons eu. Nous avons ensuite pu couper avec une préparation individuelle à faire à la maison, puis nous avons enchaîné sur trois semaines intensives en altitude à Font-Romeu. Avant de couper à nouveau et de repartir sur deux semaines de préparation. On a notamment eu la chance d’avoir l’équipe développement à Font-Romeu, ce qui nous a permis de faire une opposition contre une autre équipe de France.“ Arrivées depuis une semaine en Afrique du Sud, les joueuses de David Courteix s’entraînaient jusque-là au centre d’entraînement national de Stellenbosch et viennent tout juste de rejoindre Cape Town. Un endroit déjà connu par Camille qui avait participé à l’étape féminine délocalisée en 2019 : “L’environnement est chouette, le stade est magnifique, et puis nous avons la chance de jouer le pays hôte d’entrée ! Donc je pense que l’on va avoir le droit à une ambiance assez chaude ! À nous maintenant de rester dans la compétition et de faire ce que l’on a à faire. “

Après San Francisco et Tokyo, Camille Grassineau (au centre) rêve désormais d’une médaille d’or. (Crédit photo : World Rugby)

L’Afrique du Sud, une ambiance chaude certes, mais pas forcément une bonne nouvelle pour nos Françaises. Si les Sud-africaines ne font bien évidemment pas partie du top mondial chez les filles, le pouvoir de la foule combiné à un format d’élimination directe pourrait jouer des tours à nos Françaises. Même si la préparation a également été effectuée sur ce point-là : “En 2018 à San Francisco, on avait déjà ce règlement-là et nous avions commencé directement en huitièmes”, explique Camille. “On sait donc à quoi s’attendre, il va falloir tout mettre en oeuvre dès le premier match et continuez sur les autres, car il n’y aura pas de deuxième chance.” Carla d’enchaîner : “L’avantage de ce format-là, c’est que d’un côté nous n’avons pas le droit à l’erreur, mais de l’autre nous avons déjà une idée des équipes que l’on va pouvoir jouer. Cela permet donc de se préparer en amont stratégiquement”.

C’est donc un groupe prêt, mais surtout rajeuni qui fait route vers cette Coupe du monde. Elles seront notamment deux à connaître leur première sélection (Lili Dezou et Lilou Graciet), ainsi que trois rescapées de la dernière Coupe du monde à San Francisco : Chloé Pelle, Carla Neisen et Camille Grassineau. “Il y a pas mal d’anciennes, mais aussi des très jeunes, ce qui permet un équilibre entre les générations”, précise Camille. « C’est top de pouvoir les lancer sur cette compétition-là, car l’on va avoir besoin de tout le monde tout au long de la saison. Et puis pour elles, c’est quand même sympa de pouvoir démarrer une première sélection sur une Coupe du monde ! Elles arrivent avec beaucoup de points forts et vont apporter cette fraîcheur. On va en tout cas essayer d’en profiter un maximum, car ce sont des compétitions majeures pour une athlète. Et puis l’on va également pouvoir apprendre d’elles, cela va dans les deux sens !” La combinaison gagnante pour France 7 ? Il faudra pour cela écarter dans un premier temps l’Afrique du Sud, avant de croiser potentiellement les Fidji puis la Nouvelle-Zélande et de s’offrir peut-être le droit d’une finale face à l’Australie. Avec une médaille d’or au bout, attendue depuis si longtemps par ce groupe acharné : “C’est forcément l’objectif, on travaille tous les jours pour ça…”, détaille Camille. “On règle ces petits détails pour aller chercher le Graal. On fera donc tout pour décrocher cette première place !”