Battues en petit finale par l’Australie ce dimanche à Toulouse, les joueuses de France 7 Féminin terminent à la quatrième place des HSBC World Rugby Women’s Sevens Series. Malgré les résultats en dents de scie, l’entraîneur tricolore David Courteix retient le positif à un an de Paris 2024 (Crédit photo : Antoine Saillant).

David, quel sentiment domine après cette quatrième place au France Sevens ?

David Courteix : Tout de suite à chaud sans doute pas mal d’amertume chez les joueuses et chez nous qui avons la chance de partager ça avec elles toute l’année. Après, même si le résultat dit le contraire (31-7 ndlr), j’ai envie de retenir le match contre la Nouvelle-Zélande où, d’après moi, on les a ennuyés comme on ne l’avait jamais réellement fait. On a eu beaucoup d’opportunités et surtout je vois des petits verrous qui se décoincent petit à petit. Je crois que c’est indispensable pour qu’on passe un dernier cap. Dans l’ensemble, la saison est réussie même si les résultats n’ont pas toujours été à la hauteur de ce qu’on voulait.

Vous n’avez pas été épargnés par les blessures, comment avez-vous vécu ce Circuit mondial ?

DC : On est passé par des moments de galère. On a mis du temps à digérer les jeux, on a été obligés de plancher dur en interne. Je crois qu’on a été capable de se mobiliser sur des grands évènements comme la Coupe du monde et quelques tournois des World Series. Et puis par moments, on a été sur courant alternatif comme ça a été le cas ici. Chaque fois, il y a des explications un peu différentes mais comme on n’est pas con, on apprend. Franchement, je ne vois guère que du positif. On a beaucoup masqué, par des bons résultats, nos petites difficultés et je crois que, de nouveau, on est sur la très bonne voie. Je sens un groupe très concerné et très solidaire. On aspire sur le terrain à faire les choses ensemble et à accepter toutes les tâches ingrates qui en rugby sont quand même fondamentales. Donc un bilan positif dans l’ensemble même s’il y a l’amertume de la médaille qui nous passe sous le nez.

« Parfois, les claques dans la gueule font du bien »

Quel effet peut avoir cette saison sur le groupe à un an des Jeux Olympiques ?

DC : Je crois énormément en ce groupe et en ses qualités. Le groupe qui était là et celui qui travaille à Marcoussis. Je crois fermement que cette équipe a les moyens et bataillera pour la médaille d’or l’année prochaine à Paris. Mais je crois que, à l’image de la vie, ce n’est pas un long fleuve tranquille et il faut passer par ces étapes. Parfois, les claques dans la gueule font du bien. Le fait de se retrouver un petit peu maltraité, ça fait réfléchir. Et je crois que pour ça, il n’y a pas besoin d’avoir une armée de psychologues ou de préparateurs mentaux mais juste d’avoir le courage de regarder un petit peu ses faiblesses en face, d’en parler et de travailler autour de ça.

Place désormais au Circuit européen, quelles seront les ambitions de France 7 ?

DC : Un championnat d’Europe capital pour nous parce qu’il a fallu cravacher pour qu’on se remette la tête à l’endroit. Je trouve que depuis le mois de janvier, on est vraiment sur une pente ascendante. Et puis, en interne, ça bouge énormément et ça va vers des choses que je trouve super solides et constructives. Le championnat d’Europe s’inscrit dans cette dynamique. C’est capital pour nous d’aller le chercher. Il faut quand même savoir que depuis 2015, on n’a pas décroché un seul championnat d’Europe. On a souvent aligné des équipes mixtes avec des jeunes. Cette année, très clairement, on veut le titre de champion d’Europe. Donc la saison n’est pas finie pour nous. Tout le monde aura ensuite le droit à un petit mois de vacances studieuses parce que c’est indispensable.