Les Blitzboks sont restés les maîtres à domicile tandis que les Aussies ont succédé à la Nouvelle-Zélande. Les Françaises de leur côté ont récupéré la médaille de bronze. (Crédit photo : World Rugby)
Si le seizième homme existe parfois en rugby à XV, en Afrique du Sud, c’est le huitième homme qui a fait la différence ce week-end lors de l’étape de Cape Town. Transcendés par leur public, les Blitzboks ont conservé leur titre à domicile, eux qui s’étaient imposés contre la France l’année dernière. Après leur cinquième place à Dubaï, les Sud-africains ont réalisé le tournoi parfait en demeurant invaincus au Cape Town Stadium. Pourtant, basculés dans une poule particulièrement difficile, les joueurs de Philipp Snyman se sont fait quelques frayeurs, mais ont fini par dominer les Fidji dans un duel de choc d’entrée (24-21), avant de l’emporter également d’une courte tête contre la Nouvelle-Zélande (19-14). La rencontre contre la Grande-Bretagne fut elle plus facile à maîtriser pour rejoindre les demi-finales (41-5). Opposés à la France, les Blitzboks entamaient la rencontre de la meilleure des manières grâce à deux essais de Shilton Van Wyk et Tristan Leyds. Heureusement, les Bleus réagissaient par Jordan Sepho et Josselin Bouhier, mais un doublé de Van Wyk distançait à nouveau les Français avant la pause (17-12). Un renvoi parfaitement capté par Bouhier que l’on retrouvait 60 mètres plus loin ramenait la troupe de Benoît Baby à égalité (17-17), mais l’agressivité défensive des Sud-africains eut le dernier mot. Ryan Oosthuizen offrait alors la victoire à son équipe (22-17) et le ticket pour une finale contre l’Argentine. Très bien rentrés dans cette rencontre, les Pumas scoraient tout d’abord par Luciano Gonzalez puis par Marcos Moneta. Du côté des Blitzboks, seul Donovan Don parvenait à se frayer un chemin dans la défense argentine pour un score de 7 à 14 à la mi-temps. Maintenant la cadence, les Argentins traversaient à nouveau le terrain grâce à Marcos Moneta qui signait un doublé. Mais l’abnégation des hommes en vert allait une nouvelle fois prouver son efficacité, notamment grâce au banc. Le jeune Sonwabo Soyoki, passé par le Monaco Rugby Sevens et qui disputait son premier tournoi, mystifiait ses adversaires pour le deuxième essai des siens (14-19). Quelques instants plus tard, c’est Christie Grobbelaar, lui aussi remplaçant, qui trouvait la terre promise (21-19). Héroïques ensuite en défense, les Blitzboks laissaient éclater leur joie au coup de sifflet final, dans un stade en folie !

Ils auraient pu gâcher la fête, mais les Français sont passés proches de rejoindre leur première finale. Après s’être qualifiés à nouveau lors des phases de poules grâce à deux victoires contre l’Espagne (19-14) et l’Australie (29-10), mais aussi une défaite cette fois contre l’Argentine (19-24), les Bleus étaient éliminés en demies par les locaux sud-africains. Comme à Dubaï, ils retrouvaient alors les Fidji pour prendre leur revanche lors du match pour la troisième place. Andy Timo lançait les hostilités après une longue possession tricolore, mais les intenables fidjiens réagissaient par deux fois grâce à Terio Veilawa et Viwa Naduvalo. Bien décidés à ne pas laisser cette nouvelle médaille filer, les Français scoraient juste avant la pause par Liam Delamare pour revenir à 14-14. Mais les Fidjiens enfonçaient le clou dans le second acte. Sevuloni Mocenacagi et Manueli Masamoa inscrivaient deux nouveaux essais pour distancer les Français (14-26). Malgré une ultime réalisation de Simon Désert, les Bleus échouaient à nouveau dans cet ultime face-à-face (19-26).

Le chassé-croisé est entamé sur le circuit féminin ! Vainqueures à Dubaï, les Néo-Zélandaises ont cette fois-ci craqué dans leur dernier affrontement avec l’Australie. Malmenées dans cette finale, les Black Ferns Sevens étaient même menés 19 à 0 à la pause ! La faute à des Australiennes chirurgicales. Monopolisant le ballon dans ce premier acte, elles scoraient tout d’abord par Heidi Dennis, puis quasiment dans la foulée par Teagan Levi. La capitaine et joueuse de cette finale Isabella Nasser terminait le travail pour valider une première mi-temps parfaite pour les Australiennes face à des Néo-Zélandaises méconnaissables. L’écart continuait de se creuser grâce à l’infatigable Maddison Levi (26-0), qui allait garantir le succès australien. La Nouvelle-Zélande réagissait en fin de rencontre par deux essais de Kelsey Teneti et Stacey Waaka, mais hélas trop juste pour espérer se relancer. Après un tournoi sans faute (5 matchs 5 victoires), l’Australie succède donc à sa grande rivale au Cap et prend les commandes du circuit mondial après cette première tournée.

Un classement dans lequel les Françaises relèvent la tête ! Après une première sortie manquée à Dubaï, le cauchemar des Bleues aurait pu se prolonger au Cap, sèchement battues d’entrée par l’Australie 41 à 0. Néanmoins, le groupe emmené par Lili Dezou ne baissait pas les bras et remportait ses deux autres matchs de poule contre le Japon (29-19 ) et le Canada (31-12) pour obtenir sa première demie. Loin d’être impressionnées par leurs adversaires néo-zélandaises, les joueuses de Romain Huet scoraient les premières grâce à un cadrage débordement d’école d’Alycia Christiaens (7-0). Malheureusement pour elles, la Nouvelle-Zélande revenait à égalité juste avant la mi-temps grâce à Stacey Waaka, qui laissait ses partenaires dans la course (7-7). Manquant de réalisme en seconde période, les Françaises finissaient par encaisser deux nouveaux essais qui compromettaient définitivement leurs ambitions de finale (7-19). C’est donc une troisième place qu’elles s’apprêtaient à disputer contre les États-Unis. Là encore, l’entame des Bleues fut réussie puisque Lou Noël-Rivier marquait en coin la première (5-0). Mais l’intrépide Ariana Ramsey ramenait les Américaines à égalité à la pause (5-5). Prenant à nouveau l’avantage grâce à Kelly Arbey, la France voyait finalement le match lui échapper après une chevauchée d’Erica Coulibaly, dont l’essai fut transformé pour donner deux points d’avance aux États-Unis (12-14). Dans une fin de match insoutenable, les Françaises récupéraient alors une dernière possession synonyme de balle de match. Suliana Sivi était stoppée à quelques centimètres de la ligne, puis Carla Neisen assurait le relais vers Aëlig Tregouet qui libérait le camp tricolore (15-12). Une première médaille de bronze arrachée au forceps, qui ne fut que plus belle !

La première tournée a ainsi rendu son verdict. À ce jour, c’est donc l’Afrique du Sud et l’Australie qui mènent les débats. Après une période de repos, les équipes entameront une nouvelle tournée en janvier avec deux étapes au programme : Singapour (31 janvier-1er février) et Perth (7-8 février).