Après l’UBB et l’ASM, c’est au tour de l’Aviron Bayonnais de s’intéresser à la pratique du sevens. Le club basque participera notamment ce week-end au Circuit Développement (crédit photo : Hugo Visuals).
Et de trois ! Si l’Union Bordeaux-Bègles et l’ASM Clermont Auvergne ont lancé en 2022 leurs projets respectifs autour du rugby à 7, c’est désormais un troisième club de Top 14 qui s’est acquis à la cause. L’Aviron Bayonnais, sixième de l’In Extenso Supersevens la saison dernière, vient en effet de monter un projet sportif au niveau du club autour de la pratique, axé sur la formation des joueurs comme nous l’explique son responsable sportif Jean-Baptiste Lartigot, qui a mené une profonde réflexion depuis la première participation de son club à la compétition phare du 7 en France : « L’idée de monter une équipe de rugby à 7 au club est née depuis le premier In Extenso Supersevens en 2020. À ce moment-là, on avait eu de grosses difficultés à récupérer nos joueurs profilés à 7, notamment du centre de formation, car ils jouaient tous avec les professionnels à cette période. J’étais donc venu sur le Supersevens avec quasiment que des avants (rires). Nous avons ainsi réfléchi pour savoir comment on pouvait remédier à ça, car nous ne pouvons pas être tributaires du groupe professionnel pour monter une équipe performante. Depuis, le club a connu des déboires avec la crise sanitaire, puis la descente en Pro D2. Nous ne nous sommes donc intéressés au projet qu’avec la remontée en Top 14 l’année dernière.«
Un projet sportif a ainsi été porté par l’entraîneur en charge du centre de formation avec une idée : pouvoir faire jouer les jeunes de la formation bayonnaise un maximum à 7 sur les tournois ayant lieu pendant la saison, pour performer ensuite avec un groupe et des repères communs sur l’In Extenso Supersevens qui reste la compétition majeure. Un nouvel outil de formation dans le parcours des jeunes sportifs mais aussi pour les entraîneurs qui doivent s’approprier les spécificités de la discipline selon Jean-Baptiste : Le 7 est pour moi un outil de formation indispensable. Nous intégrons des séances à 7 au sein de notre centre de formation, et je souhaite que les cadets et juniors du club pratiquent le 7 et performent sur leurs championnats respectifs. Nos Crabos ont d’ailleurs été champions de France de rugby à 7 l’année dernière. À Bayonne, le 7 est un élément qui fait partie intégrante de la formation du joueur. Mais c’est un également un outil de formation pour les entraîneurs, car le temps de jeu est plus court. Tu te retrouves donc un peu plus dans l’urgence pour devoir gérer tes coachings, sans que cela ne déstabilise ton équipe. Ce n’est également pas simplement venir et se poser sur le banc de touche. Le staff est aussi investi sur la partie logistique que le dirigeant ou le kiné qui l’accompagne. On a donc construit autour de ça un projet sportif, mais surtout un projet club autour du 7.
Un projet club construit pour les joueurs de l’Aviron Bayonnais ou passés par la formation de ce dernier, l’objectif n’étant pas de constituer une quelconque concurrence avec les associations voisines : « Ce n’est pas un projet de territoire, comme cela peut-être le cas à l’UBB. Il y a déjà les Euskadi qui sont dans cette idée, les Euskarians aussi, et nous ne voulons pas rentrer en concurrence avec eux. Ils font du super boulot et on veut plus venir en complément tout en ayant de la maîtrise sur les joueurs que l’on accompagne. Nous avons également un projet de jeu Aviron Bayonnais à 7 que nous allons décliner sur toutes les catégories du club, pour que l’on ait les mêmes indicateurs de performance, les mêmes éléments de communication et la même structure de jeu. L’idée étant d’avoir une trame commune.«
Jean-Baptiste Lartigot, responsable sportif du projet sevens au sein de l’Aviron Bayonnais (crédit photo : Pablo Ordas).
L’In Extenso Supersevens 2022 avait permis à l’Aviron Bayonnais de révéler certains talents à l’image de Victor Hannoun (crédit photo : Hugo Visuals).
L’In Extenso Supersevens en ligne de mire
Il sera le point d’orgue de la saison à 7. L’objectif étant d’y amener l’équipe la plus performante possible. L’édition 2022 ayant été un franc succès pour l’Aviron, son entraîneur Jean-Baptiste Lartigot a voulu profiter de l’occasion pour lancer ce projet qui avait été jusque-là mis sur pause en raison des causes évoquées précédemment : « L’idée est que l’on amène un maximum de joueurs sur le Supersevens, mais qu’en parallèle le groupe professionnel puisse se servir de ça pour remettre des joueurs à la compétition. Il faut que l’on organise un modèle pour faire en sorte que le Supersevens soit une opportunité et pas une contrainte. Malgré nos performances honorables la saison dernière (ndlr : qualification et sixième place sur la finale), il fallait que l’on structure quelque chose autour de ça. Sachant que nous avons déjà notre vivier de joueurs et que nous avons tout pour que les jeunes se régalent ! Pour que ça marche, il faut que les clubs y voient un intérêt. Le projet est aujourd’hui porté par l’association mais avec un appui et une confiance totale de la SASP. » L’intéressé de poursuivre : « L’année dernière, ce que l’on a pu faire au Supersevens a été très bien perçu par l’environnement du club. On a été un peu la sensation inattendue. Je ne pouvais donc pas laisser passer l’opportunité, c’était maintenant qu’il fallait lancer l’équipe.«
Le Circuit Développement en guise que transition
Pour se former et pratiquer, l’Aviron Bayonnais a ainsi fait le choix de s’inscrire cette saison sur le Circuit Développement qui commence ce samedi à Salon-de-Provence/Miramas avant une deuxième étape qui aura lieu à Meaux (1er-2 juillet). Candidat surprise mais également favori, Bayonne sera l’une des attractions de cette édition 2023. Même si ambitieux, son staff abordera la compétition comme une véritable phase de découverte : « On se présente sur le Circuit Développement en toute humilité. J’ai beaucoup regardé les tournois du Circuit de l’année dernière et le Howard Hinton de cette année pour me faire une idée du type de rencontres que ça sera. Nous n’avons pas fixé d’objectifs précis, car à part regarder des vidéos sur Facebook, nous ne connaissons pas le niveau. Nous prendrons la mesure des choses quand nous serons sur le terrain. Pour le Supersevens, l’objectif sera encore de se qualifier pour le plateau final, mais en essayant de garder un groupe qui ne change pas pour pouvoir mettre de la continuité. En tentant à chaque sortie d’élever le niveau de performance et d’exigence. Et ce sera la même chose sur le Circuit Développement ! Nous avons dit aux joueurs que nous l’aborderons comme le Supersevens. »
Une première sortie dans le monde du rugby à 7 amateur qui en appellera sûrement d’autres, même si le projet ne doit pas rentrer en confrontation avec la pratique du XV quelle que soit la catégorie visée pour Jean-Baptiste : « On veut gagner en légitimité et être perçu comme une équipe compétitive quelle que soit l’issue du Circuit Développement, et avec un jeu de qualité. Et plus on pourra matcher, mieux ça sera. Donc si nous pouvons aller chercher quelques tournois à l’étranger la saison prochaine, pourquoi pas ! Même s’il ne faudra pas que cela pénalise les catégories du club. Mais sur toutes les fenêtres où on l’on pourra mettre des tournois, on le fera ! L’objectif principal restant de représenter de la meilleure des façons l’Aviron Bayonnais au Supersevens. »
L’Aviron Bayonnais se déplacera à Salon-de-Provence/Miramas pour la première étape du Circuit Développement les 24 et 25 juin (crédit photo : Hugo Visuals).