Joueuse cadre de France 7 Féminin au cours de cette tournée en Océanie, la Rennaise nous raconte la formidable aventure des Bleues dans le Pacifique. (Crédit photo : José Edo Valdecasa)

Yolaine, épopée océanienne assez folle pour vous, avec un tournoi en Nouvelle-Zélande loin de vos attentes, puis une étape sensationnelle en Australie. Tout d’abord, comment expliques-tu que vous soyiez un peu passées à côté sur le premier ? 

On est parties deux semaines en avance. On a fait beaucoup d’oppositions, ce qui nous a fait du bien, mais en rencontrant trois fois les Néo-Zélandaises avant et deux fois les Brésiliennes, nous n’avons pas eu beaucoup de récupération. Pour ma part, j’ai attaqué le tournoi en étant un peu fatiguée. On a du coup été en difficulté face à des équipes que l’on a plutôt l’habitude de battre comme le Japon contre qui l’on perd la demie pour la cinquième place, et ça nous a mis un gros coup au moral. 

Qu’est-ce que vous vous êtes dits à l’issue de ce tournoi ?

On a discuté entre nous, les filles, de ce qui n’allait pas. On a pointé du doigt ce qui avait pêché, et nos egos ont pris le dessus pour que l’on se remotive ensemble. Dans tous les cas, il fallait finir cette tournée avec l’objectif de départ qui était d’être sur le podium. On a raté notre première chance, mais on en avait une deuxième qu’il fallait prendre. On s’est toutes mises en tête qu’il fallait gagner. Et même si l’on n’a pas eu la plus belle des places, et que l’on reste frustrées de cette défaite en finale, on en garde de très beaux moments. Car mine de rien, on est passées de septièmes à deuxièmes. 

Françaises et Néo-Zélandaises rassemblées avant la compétition. (Crédit photo : France Rugby)
Les Bleues ont réalisé une performance magistrale face à l’Australie. (Crédit photo : José Edo Valdecasa)

Début du tournoi de Sydney, et nouvelle frustration avec une défaite face aux Blacks Ferns en poule, comment avez-vous tout de même réussi à vous remettre dans la compétition ?

Chacune d’entre nous s’est remise en question sur sa performance. On avait en tête de rapporter une médaille, nous avons flanché contre la Nouvelle-Zélande, il fallait donc sortir une performance contre l’Australie. Et collectivement, ça a plutôt bien réagi. 

Effectivement, puisque vous avez signé une victoire historique face à l’Australie, qui était pourtant à domicile…

Les sortir en quarts chez elles, et les priver de phases finales, c’était incroyable ! Je n’en reviens toujours pas. Dans notre tête, il fallait les agresser le plus possible et ne pas les laisser jouer. C’était le mot d’ordre du match. Cela nous a encore plus poussées pour les demies. Malheureusement, on a manqué un peu de jus sur la finale.

Vous êtes en effet une nouvelle fois passées proches d’une victoire finale, qu’est-ce qu’il faut faire de plus aujourd’hui pour gagner un tournoi ?

On le sait maintenant que c’est à notre portée et qu’il faut régler plusieurs petits points. Il faut par exemple que l’on soit plus précises sur nos passes. Sur le match contre la Nouvelle-Zélande, nous avons rapidement pris la pression , car nos passes n’étaient pas forcément bonnes. Il faut donc que l’on bosse toutes techniquement et on est très motivées pour le faire.  

Quels sont les objectifs fixés pour la prochaine étape à Vancouver qui se profile ?

Faire la meilleure performance possible ! Cela nous a plu de chanter la Marseillaise, et on aimerait avoir de nouveau cette opportunité, en allant cette fois-ci chercher la première victoire du rugby à 7 français féminin sur le circuit mondial. Cela ne peut que nous faire du bien en vue des Jeux Olympiques. Rien que de terminer sur le podium un maximum de fois, ça serait très rassurant. On travaille dur pour ça et on veut vraiment bien finir sur les trois derniers tournois (Vancouver, Hong Kong et Toulouse NDLR). 

On t’a vu pendant cette tournée prendre un rôle de plus en plus important sur le terrain, comment le ressens-tu personnellement ?

Je suis vraiment très contente d’avoir eu autant de temps de jeu sur cette tournée, même s’il s’explique en raison des absences. Cela m’a permis de reprendre confiance en moi, car ça n’a pas toujours été facile ces derniers temps. Cela m’a reboosté et j’espère que ça va continuer. J’ai en tout cas envie de progresser et je travaille beaucoup avec la vidéo pour analyser les points sur lesquels j’ai fauté lors de ces derniers tournois. Mes parents étaient également là en Nouvelle-Zélande, c’était la première fois qu’ils me voyaient jouer avec l’équipe de France. C’était une fierté d’évoluer devant eux et je voulais donner le meilleur de moi-même. Cela m’a également donné un bon coup de boost !