Cette saison est historique pour le circuit mondial féminin et à deux tournois de son dénouement, le Hong Kong Sevens pourrait donner une autre dimension à cette dernière ligne droite (Crédit photos : World Rugby).
Une première historique
Considérée comme la Mecque du Rugby à 7, l’étape d’Hong Kong accueille également un tournoi féminin depuis 1997. D’abord en dehors de tout circuit officiel, ce tournoi international de Sevens féminin (le premier à l’époque) était l’hôte des World Series Qualifier depuis 2017. Il devait même intégrer les World Rugby Sevens Series en 2020 avant que le COVID ne vienne tout stopper. Le circuit féminin ayant été pour la première fois augmenté à sept étapes cette saison, le prestigieux Hong Kong Stadium sera donc l’écrin d’une étape officielle mixte pour la toute première fois de sa longue histoire. Ambiance déjantée et spectacle garanti sur le terrain comme en tribunes ! En ce qui concerne la partie sportive, plusieurs enjeux seront à surveiller de près…
Paris en ligne de mire
Il est l’objectif ultime de cette saison en World Series, chez les filles comme chez les garçons : le ticket pour les Jeux olympiques de Paris 2024. Quatre places par circuit sont à prendre, la France étant déjà qualifiée en tant que pays hôte. En ce qui concerne le circuit féminin, la Nouvelle-Zélande a déjà obtenu son billet en remportant le tournoi de Vancouver. Placées en excellente position, l’Australie (2e, 84 points) et les États-Unis (3e, 82 points) devraient suivre à Hong Kong. Reste à savoir qui prendra le dernier wagon entre l’Irlande (5e, 58 points), les Fidji (6e, 48 points) et la Grande-Bretagne (7e, 44 points). Les Irlandaises sont pour l’instant dans une position favorable et une performance notable en Chine pourrait leur permettre d’avoir un premier pied en France.
La Nouvelle-Zélande vers une saison record ?
Qui dit plus de tournois pour le circuit féminin dit forcément plus de victoires à décrocher. Et les Néo-Zélandaises l’ont bien compris. Après cinq étapes, les Blacks Ferns sont les leaders incontestées de la compétition puisqu’elles en ont remporté quatre. À Hong Kong, la Nouvelle-Zélande pourrait égaler son record de cinq tournois décrochés sur une saison (établi en 2017) avant de potentiellement le battre si elles venaient ensuite à s’imposer à Toulouse. L’hégémonie australienne semble désormais loin derrière. Par ailleurs, en cas de nouveau succès à Hong Kong, les filles en noir valideraient quasiment leur victoire en World Series cette saison avec un mininum de 16 d’avance sur l’Australie (si les Aussies venaient à terminer secondes) avant l’étape française.
Une année prolifique pour le Sevens féminin
La Nouvelle-Zélande et l’Australie n’ont cessé de démontrer leur supériorité cette saison. S’imposant au forceps contre certaines nations dans les matchs accrochés et balayant les autres dans les matchs aux écarts de niveau plus importants. À deux journées de la fin, les deux sélections sont en passe de battre le record de points inscrits en une saison établi par l’Australie en 2022 (1055 points). Les Blacks Ferns en ont marqué 953 avant l’étape d’Hong Kong, tandis que les Aussies en sont à 935. Le record d’essais fixé à 169 (Australie 2022, Nouvelle-Zélande 2015) pourrait lui aussi tomber dès ce week-end. Les Néo-Zélandaises ayant franchi la ligne à 157 reprises contre 149 pour les Australiennes.
Maddison Levi sur les traces de Ghislaine Landry et Portia Woodman
En posture très favorable pour être élue joueuse de l’année, l’Australienne Maddison Levi réalise aussi une saison remarquable. Elle pourrait même graver son nom dans l’histoire car, avec ses 220 points inscrits cette saison, elle se dirige vers le record réalisé par Ghishlaine Landry sous le maillot du Canada en 2015 : 301 points. Elle pourrait même faire coup double en battant également celui de Portia Woodman qui avait marqué la bagatelle de 52 essais sur cette même saison. Levi en est aujourd’hui à 44.
La défense bleue une nouvelle fois saluée ?
Si les joueuses de David Courteix ont connu certaines désillusions, elles peuvent néanmoins se satisfaire d’une chose : la défense. Point d’orgue des Tricolores depuis de nombreuses saisons, notamment entre 2016 et 2018 où la France a terminé en tête des statistiques en termes de plaquages réalisés, celle-ci est à nouveau à l’honneur cette année puisque les Bleues sont deuxièmes avec 481 plaquages effectués, derrière l’Australie (492). La première place est donc toujours accessible, tout comme le record de 727 plaquages, atteint en 2017 par cette même équipe de France.