Troisième médaille en trois tournois pour France 7 Féminin du côté de l’Australie. Plus en difficulté, les garçons terminent sixièmes. (Crédits photos : World Rugby / José Edo)

Un mot d’ordre pour résumer le début de saison de France 7 Féminin ? La constance. À Perth, les joueuses de Romain Huet se sont parées de bronze pour la troisième fois cette saison en trois étapes. Un rythme pris par cette jeune génération à potentiel qui ne cesse de progresser jour après jour, même si la marche pour atteindre le top 2 est encore un peu haute aujourd’hui. Et les résultats ont été significatifs dans ce sens-là. Les Bleues terminaient d’ailleurs leur première journée ce vendredi par deux victoires maîtrisées face à l’Espagne (33-5) et la Chine (21-0). L’occasion notamment pour Hada Traoré et Lou Noël-Rivier de fêter leur retour dans l’équipe par un essai chacune.

Avec la reprise du format sur trois jours à Perth, la journée de samedi s’annonçait beaucoup plus compliquée pour ce groupe qui allait devoir s’opposer à l’ogre australien, chez lui. Deuxièmes du circuit avant cette étape, les Australiennes allaient stopper net les Françaises dans leur élan en leur infligeant un cinglant 40 à 5, illustré notamment par le triplé de la meilleure marqueuse actuelle sur les HSBC SVNS Series : Maddison Levi. Pas de quoi enterrer nos Bleues qui allaient avoir rapidement l’occasion de se racheter face aux États-Unis en quart de finale. Un duel à ne pas manquer pour conserver la troisième place du classement général. Les coéquipières de la capitaine Camille Grassineau montraient alors un tout autre visage en étant bien plus efficaces et tranchantes sur cette rencontre, à l’image d’Anne-Cécile Ciofani qui inscrivait un doublé. Alycia Christiaens venait parachever le succès de France 7 Féminin 19 à 7, malgré une dernière réalisation américaine signée Ariana Ramsey.

Une nouvelle demi-finale décrochée par les vice-championnes du monde cette saison qui allait les mettre à rude épreuve face aux vainqueures de Cape Town : les cruelles Néo-Zélandaises. Timide jusqu’alors pour son retour, la meilleure marqueuse d’essais encore en activité sur le circuit, Michaela Brake (anciennement Blyde), se réveillait alors pour traverser les Bleues sur chacune de ses occasions. Un quadruplé historique pour l’ailière des Black Ferns Sevens, qui rejoignait alors le cercle très fermé des joueuses et joueurs ayant inscrit 250 essais sur les HSBC SVNS Series (avec Portia Woodman-Wickliffe, Collins Injera, Perry Baker et Dan Norton). Anne-Cécile Ciofani sauvait l’honneur côté tricolore, mais ce ne fut pas suffisant pour empêcher la Nouvelle-Zélande d’accéder à la finale (7-36). Pour autant, cette équipe allait démontrer encore une fois son mental contre toute épreuve. Dans un match très accroché contre le Canada, et mal embarqué après un essai de Florence Symonds, les Françaises allaient chercher un supplément d’âme pour décrocher la troisième place. L’expérience de Carla Neisen faisait tout d’abord la différence, puis la fougue d’Alycia Christiaens permettait ensuite aux Bleues de mener 14 à 7 sur la sirène. Une débauche d’énergie totalement admirable en défense finissait par faire craquer les Canadiennes, de quoi faire sortir les larmes chez nos joueuses, soulagées de pouvoir mettre à nouveau la main sur le bronze et de battre celles qui les avaient éliminé en quart cet été aux JO à Paris. Une troisième médaille en autant de tournois toujours aussi rassurante pour un groupe en pleine construction.

Mais si la France stagne aujourd’hui à cette troisième place, c’est que les deux premières sont pour l’instant inatteignables. Et le niveau produit en finale par les Australiennes et les Néo-Zélandaises en dit long sur les efforts qu’il reste à mener. Un chassé-croisé d’anthologie entre ces deux nations phares du rugby à 7 féminin allait enflammer le HBF Park de Perth, qui aura eu l’honneur d’accueillir pour la première fois une finale féminine en clôture d’un tournoi mixte sur les HSBC SVNS Series. Ne partant pourtant pas favorite, handicapée par les blessures de ses deux joueuses stars Maddison Levi et Faith Nathan, l’Australie a finalement remporté ce bras de fer face à son ennemi de toujours. Grâce notamment au doublé d’Heidi Dennis, élue joueuse de la finale à seulement 19 ans, qui a su répondre aux assauts de l’expérimenté Michaela Brake (deux essais), pour permettre à son équipe de soulever le trophée (28-26). Après Dubaï, c’est le deuxième tournoi remporté par les Aussies cette saison, et qui plus est à domicile. L’occasion pour elle de recoller à seulement deux points des Néo-Zélandaises qui conservent la tête du classement général malgré cette défaite sur la côte ouest australienne.

L’apprentissage continue pour les garçons

Surprenants finalistes à Cape Town malgré un groupe très inexpérimenté, les hommes de Benoît Baby doivent cette fois-ci se contenter d’une sixième place à Perth. Le tournoi avait pourtant bien commencé pour les Bleus, vainqueurs à deux reprises ce vendredi contre l’Irlande (14-5) puis la Grande-Bretagne (12-0) pour entamer leur compétition de la meilleure des manières, avant de faire tomber l’Espagne, pourtant deuxième du circuit, ce samedi en clôture des matchs de poule (21-7). L’occasion pour des jeunes joueurs déjà apparus sur les tournois précédents de confirmer, à l’image de Joé Quere-Karaba et Liam Delamare, omniprésents, mais aussi pour d’autres de se révéler, comme ce fut le cas pour Enzo Benmegal. Décisif sur ses premiers ballons, ayant notamment permis à Paulin Riva de fêter son cinquantième tournoi en HSBC SVNS Series par un doublé face à l’Irlande, le jeune joueur du RC Vannes a été l’attraction du week-end du côté de France 7. Son explosivité et sa capacité à jouer autour de lui ont été un véritable atout pour les Bleus, lors des phases de poules notamment.

Mais cela n’a malheureusement pas suffi lors des quarts de finale où les Français sont tombés sur une équipe australienne transcendée par son public. Malgré un bon démarrage et un essai de Célian Pouzelgues, actuellement le meilleur marqueur français sur le circuit (8), les coéquipiers de Paulin Riva allait finir par sombrer sous les assauts de leurs adversaires. Meilleure défense du tournoi jusque-là avec seulement deux essais encaissés, ils allaient cette fois-ci voir l’Australie passer quatre fois la ligne pour l’emporter 24 à 12. Un coup dur dans la tête de nos Bleus. Pourtant motivés à sortir par la grande porte lors du match pour la cinquième place face aux Fidji, cette rencontre n’allait elle n’ont plus pas tourner à leur avantage. Les Fidjiens maîtrisant bien plus leur sujet et étant plus réalistes pour s’imposer 17 à 5. Les Français doivent donc se contenter d’une sixième place, leur plus mauvais résultat cette saison, ce qui a forcément un coût au classement général, puisqu’ils descendent de la troisième à la cinquième place.

Il faut dire que certaines nations ont fini par se réveiller de l’après-Jeux Olympiques, et c’est notamment le cas de l’Argentine. Troisièmes à Dubaï, cinquièmes seulement à Cape Town, les Pumas Sevens avaient à coeur de revenir au plus haut niveau sur ce tournoi qu’ils avaient déjà gagné l’année dernière. Ce fut chose faite puisque les Argentins se sont arrachés pour décrocher à nouveau l’or à Perth. Il leur a fallu tout d’abord sortir d’une poule complexe face à l’Australie, l’Afrique du Sud et les États-Unis. Si les victoires ont été obtenues sur le fil face aux deux premiers, les Argentins ont finalement dû s’incliner face aux Américains ce vendredi. Ce qui n’a pas remis en cause leur participation aux quarts de finale où ils ont lancé la machine face à la Grande-Bretagne (27-12) avant de survoler leur demi-finale face à l’Espagne (40-5) puis leur finale face à l’Australie où ils ont littéralement jeté un grand coup de froid dans le stade (41-5). Pouvant compter sur leurs hommes forts comme Marcos Moneta et Luciano Gonzalez (élu homme de la finale), mais aussi un Mateo Graziano stratosphérique lors du dernier match (auteur d’un triplé), les Pumas Sevens semblent avoir retrouvé leur rythme de la saison dernière où ils avaient terminé vice-champions du monde. Co-leaders du circuit désormais avec les Fidji puis l’Espagne, il leur faudra confirmer à Vancouver dans un mois, prochain rendez-vous du calendrier.

Cette coupure va permettre aux équipes de France 7 de récupérer après un tournoi éprouvant de trois jours sous la chaleur australienne. Ce dernier a d’ailleurs laissé des traces avec les blessures de Camille Grassineau, Romain Gardrat et Iän Jason. Bon rétablissement à tous et rendez-vous à Vancouver du 21 au 23 février pour la quatrième étape de la saison !