Pour cette cinquième édition du Papeete International Sevens, le Rugby Club de Pirae pouvait compter sur un renfort d’expérience dans son staff : Teiva Jacquelain. L’ancien international avec France 7 (35 sélections) découvre la casquette d’entraîneur dans son club formateur et oeuvre au développement du rugby local à travers le rugby à sept. Il sera notamment aux côtés de Gilles Lafitte, cadre technique de la Fédération Polynésienne de Rugby, à la tête de l’équipe masculine de Tahiti de Sevens lors des championnats d’Océanie aux îles Salomon en décembre prochain. Une parenthèse enrichissante pour Teiva Jacquelain qui espère rechausser les crampons près de deux ans après sa grave blessure au genou sous le maillot de l’Aviron Bayonnais. Du haut de ses 30 ans, bien entouré de sa femme et sa fille, il se rapproche d’un retour et rêve d’un nouveau défi en TOP 14 ou PRO D2.
Le Papeete Sevens avec Pirae
Le Rugby Club de Pirae a terminé cinquième et première équipe locale du Papeete Sevens 2024, en tant que coach, comment analyses-tu ce résultat ?
Teiva Jacquelain : En tant que coach, c’est un grand mot car c’est une nouvelle casquette pour moi. Je fais comme je peux. Bravo déjà à l’équipe. C’est vrai que terminer à la première place des clubs locaux, c’est quelque chose de vraiment positif. Maintenant, je voulais féliciter tous les clubs parce qu’on sait très bien que la marche est haute pour nous. On a du retard, mais tout le monde a joué le jeu et a montré vraiment une très belle image du rugby tahitien. Même si il y avait un écart entre nous et les équipes étrangères, ça permet de nous montrer le chemin à suivre pour bien travailler et progresser tous ensemble, c’est super.
Il y avait quatre équipes masculines invitées à cette édition et de quatre pays différents (France, Nouvelle-Zélande, États-Unis, Îles Cook), en quoi ce tournoi est une belle opportunité de progression pour les équipes polynésiennes ?
TJ : Quand tu es un petit gars d’ici, tu n’as pas l’habitude de voyager parce qu’il faut le dire, ça a un coût. Et là, ce sont eux qui viennent chez nous. C’est génial de se confronter à eux, de se comparer et de voir ce qui nous manque. Bravo à l’organisation du Papeete Sevens qui permet d’offrir cette vitrine au rugby tahitien. Même si ce sera compliqué de rivaliser avec les grandes nations du Pacifique, on peut vraiment performer en rugby à sept. Ce tournoi peut aider des petits jeunes à développer des envies de haut niveau. C’est ça le plus important.
Sa rééducation et ses objectifs
Parle nous de toi. On t’a quitté en décembre 2022 sur une rupture des ligaments croisés à Llanelli en Challenge Cup. Où en es-tu de ta rééducation ?
TJ : Pour moi, c’est difficile d’être sur le côté, je préférerais être sur le terrain pour aider les copains. Je m’occupe de moi comme je peux parce que je suis un peu livré à moi-même mais mon genou va mieux. J’ai franchi des paliers petit à petit, j’essaie de ne pas aller trop vite. Je me donne encore quelques semaines mais si je valide mes sprints, je vais participer aux prochains tournois locaux à 7. Je suis prêt, toujours présent et le feu est toujours là donc c’est positif.
Alors que se profilent les Jeux du Pacifique en 2027 à Tahiti, tu es impliqué dans le staff de l’équipe tahitienne de rugby à sept pour les Océania Sevens en décembre mais quels sont tes objectifs en tant que joueur ?
TJ : J’aimerais reprendre ma carrière en PRO D2 ou TOP 14 et France 7 est toujours un objectif pour moi. Ils me connaissent donc ça peut m’aider même s’il faut que je fasse mes preuves et que je revienne bien. Si je joue pour Tahiti, je ne pourrais plus jouer pour la France donc j’ai un choix à faire mais ce n’est pas dans ma tête pour le moment. Je suis focus sur le fait de bien me remettre et de repartir sur un bon projet en France. Le club qui me fera confiance ne regrettera pas son choix car j’ai encore beaucoup à donner.
Le titre olympique de France 7
Un dernier mot sur l’équipe masculine de France 7 qui a été sacrée championne du monde et olympique cet été à Paris, tu as fait partie de ce groupe qui a longtemps bataillé jusqu’à ces médailles d’or, quel a été ton sentiment après cette saison historique ?
TJ : Franchement, c’était une énorme fierté parce que ça a été vraiment compliqué pour nous pendant des années. Et là, petit à petit, le travail a payé. Ils sont restés humbles, ils ont travaillé dans leur coin, ils ont été champions du monde avant de vivre les Jeux Olympiques à Paris, à la maison. Je pense que ce sont des souvenirs qui sont gravés à vie pour eux. Je leur ai tous envoyé un message pour les féliciter du fond du cœur. Ça a montré une superbe image du sept, c’est énorme et j’espère que ça inspirera aussi des petits tahitiens.